Soutenance prévue le lundi 12 décembre 2022 à 13h30 Salle Amphithéâtre Prestige B7
Lieu :Université de Lille Domaine universitaire du "Pont de bois" 59653 Villeneuve d'Ascq - bât B
Composition du jury :
Mme Delphine COLLIN-VÉZINA, McGill University, Co-directrice de thèse
M. Stéphane RUSINEK, Université de Lille, Co-directeur de thèse
Mme Adélaïde BLAVIER, Université de Liège, Examinatrice
Mme Pascale BRILLON, Université du Québec à Montréal, Examinatrice
M. Damien FOUQUES, Université Paris 8 Vincennes - Saint-Denis, Rapporteur
Mme Marjorie RABIAU, McGill University, Rapporteure
Résumé :
Aujourd’hui, en France et dans le monde, les victimes de traumatismes répétés, comme les violences conjugales ou la maltraitance infantile, représentent un pourcentage non négligeable de la population. Parmi les problèmes que cela
pose, il en est un de santé publique, car ces personnes sont susceptibles de développer un Trouble de Stress Post-Traumatique Complexe (TSPTC) ; entité psychiatrique récemment adopté dans le système de classification de la CIM-11. Ce trouble aux multiples comorbidités et dont le développement est consécutif à une exposition traumatique répétée et prolongée (violences conjugales, guerre, inceste…), se manifeste par une multitude de symptômes et de difficultés d’autorégulation dans divers domaines, ainsi que de modifications profondes de la personnalité. Pour ce même tableau clinique, on retrouvera divers diagnostics dans d’autres manuels diagnostic : DESNOS dans le DSM-IV, TSPT sous-type dissociatif dans le DSM-5, traumatisme développemental pour les enfants ou encore EPCACE dans la CIM-10. La reconnaissance internationale de ce trouble étant récente et ses définitions multiples, des erreurs diagnostiques sont fréquentes et de fait, les prises en charge peu adaptées. D’autant que la variabilité symptomatologique du TSPTC et sa similitude avec d’autres troubles rendent son identification difficile. L’objectif principal de ce travail de thèse est d’apporter des connaissances scientifiques relatives à la compréhension et à l’évaluation du TSPTC. D’une part, par la validation d’échelles psychométriques spécifiques : ITQ et SIDES-SR, et d’autre part par des recherches visant à préciser les caractéristiques étiologiques et symptomatologiques du TSPTC, en explorant les spécificités dissociatives et les problèmes de régulation émotionnelle conséquents. Pour répondre à ces objectifs, des études par passation de questionnaires et une procédure expérimentale de réactivité émotionnelle associée à la mesure de l’activité électrodermale et de la variation du rythme cardiaque ont été appliquées à des populations françaises, cliniques et non-cliniques. Nous espérons que ce travail de thèse participera à une meilleure reconnaissance de ce trouble, ce qui permettrait d’enrichir les formations des professionnel·le·s et conduirait à des prises en charge plus appropriées. Notre espoir est aussi que des politiques de reconnaissance du vécu des personnes victimes de violences répétées puissent se développer afin d’améliorer la prévention et l’accompagnement des personnes souffrant de TSPTC.