Résumé
L’objectif général de cette thèse est de clarifier les processus participant au maintien de la division sexuée de l'orientation scolaire puis professionnelle. Dans une perspective socio développementale, ce travail de thèse examine d'une part la variation des représentations sex-typées des métiers chez les enfants et d'autre part, les représentations intergroupes de sexe puis les aspirations professionnelles de jeunes adultes. Plus précisément, nous avons mesuré la variation de la catégorisation sex-typée des métiers, auprès d’enfants, à différents âges, ainsi que leurs comportements (choix/rejet) face à des scenarii stéréotypés vs contre-stéréotypées puis leur métier préféré. Nous proposons dans un premier temps que ces différentes mesures révèlent l'existence d'une phase de « rigidité » relative aux connaissances puis aux comportements et aux préférences liés aux rôles de sexe, chez les élèves les plus jeunes (7 ans) comparativement aux plus âgé-e-s (9 et 11 ans). Deux études (Germes 1 et Germes 2) permettent de démontrer que ce « pic de rigidité » appliqué aux métiers s'observe vers 9 ans. Nous examinons dans un second temps les représentations intergroupes et les aspirations professionnelles de jeunes adultes en formation professionnelle à dominance féminine vs masculine. Nous postulons que nous devrions observer une asymétrie cognitive de sexe ainsi qu'une ligne de partage entre les sexes concernant les aspirations professionnelles. Ainsi, choisir une filière professionnelle à dominance féminine vs masculine ne remet pas en question le maintien de l'asymétrie sociale et cognitive entre le féminin et le masculin. Trois études permettent de valider cette hypothèse. Enfin, nous discutons des applications sociales de ce travail de thèse, sur la mise en œuvre de l’égalité entre les sexes.