Soutenance de thèse de Clémence NINEUIL le lundi 12 décembre 2022 à 14h00

Soutenance de thèse

Soutenance prévue le lundi 12 décembre 2022 à 14h00 Salle A4.122
Lieu :Université de Lille Domaine universitaire du "Pont de bois" 59653 Villeneuve d'Ascq - bât A


Composition du jury :

Mme Laura FERRERI, Università degli Studi di Pavia, Examinatrice
Mme Marion LUYAT, Université de Lille, Examinatrice
Mme Séverine SAMSON, Université de Lille, Co-directrice de thèse
Mme Delphine DELLACHERIE, Université de Lille, Co-directrice de thèse
Mme Nathalie GOSSELIN, Université de Montréal, Rapporteure
M. Hervé PLATEL, Université de Caen, Rapporteur

Résumé :

De nombreuses études ont révélé un bénéfice des émotions sur le mémoire résultant en partie de l’intégrité du lobe temporal médian et notamment des connexions amygdalo-hippocampiques. Cependant, ce bénéfice a majoritairement été étudié avec des images ou des mots. Or, en tant qu’activité humaine agréable et capable de générer des émotions fortes et variées, la musique semble être un support privilégié pour explorer cette question. De plus, bien qu’une partie de la littérature ait étudié les effets des émotions sur la mémoire selon l’approche dimensionnelle (i.e. arousal et valence émotionnelle), les deux dimensions n’ont pas toujours été conjointement manipulées et leur interaction n’a été que rarement testée. Enfin, peu d’études ont modulé les délais séparant la présentation des stimuli émotionnels et les tâches de mémoire afin d’étudier l’impact des émotions sur le processus de consolidation mnésique. Pourtant, le rehaussement émotionnel de la mémoire s’accentuerait avec l’allongement du délai suggérant l’effet bénéfique des émotions sur le processus de consolidation. L’objectif de cette thèse est d’évaluer l’impact des dimensions émotionnelles sur la mémoire musicale et ainsi de mieux comprendre le rôle du lobe temporal dans le processus de consolidation des informations musicales en étudiant les performances de patients ayant bénéficié d’une résection du lobe temporal médian et de volontaires sains. Pour cela, nous avons testé l'impact des dimensions émotionnelles sur la mémoire musicale chez une population d’adultes sains (Article I). Les extraits musicaux étaient mieux reconnus après un délai de 24 heures qu'après un délai de 15 minutes, suggérant que les émotions musicales, notamment la valence positive, permettaient de renforcer la consolidation mnésique. Puis, afin de disposer d’un matériel musical générant des émotions fortes et variées, nous avons validé les jugements émotionnels associés à des extraits de musiques de films auprès de la population française (Article II). Ce matériel a ensuite été utilisé pour évaluer l’effet d’une lésion du lobe temporal médian sur la mémoire d’extraits musicaux (Article III). Un effet de la valence positive a été retrouvé sur les performances mnésiques des patients ainsi qu’un effet de l’arousal élevé, malgré la présence d’une lésion de l’amygdale. Des analyses complémentaires suggèrent que la mémoire musicale de ces patients semble relativement préservée par rapport à la mémoire verbale ou visuelle, mais uniquement lorsque le délai séparant la phase d’encodage et la phase de reconnaissance est court. Enfin, l’analyse d’une importante base de données nous a permis d’aborder les émotions sous un angle différent. En étudiant l’impact d’une épilepsie du lobe temporal sur le traitement émotionnel (Article IV), nous avons pu confirmer que ces patients présentaient un déficit de reconnaissance des expressions faciales émotionnelles et apporter des preuves sur l’importance de prendre en compte certaines variables cliniques dont la localisation du foyer épileptique dans les études examinant les traitements émotionnels. Ce travail a apporté de nouvelles données sur les effets de l’arousal élevé et de la valence positive sur la mémoire musicale et l’implication du lobe temporal médian dans le processus de consolidation. La poursuite de ces travaux nous permettra de mieux comprendre l’éventuel bénéfice des émotions sur la mémoire musicale de ces patients et d’envisager des prises en charge musicales auprès de cette population clinique.


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