Vanessa Stettinger Université de Lille ; Laboratoire CeRIES),
Marie Danet (Université de Lille ; Laboratoire PSITEC)

Sophie Arnaudeau
(Université de Lille ; Laboratoire PSITEC)

* La technoférence" désigne le phénomène d'intrusion de la technologie numérique dans les interactions interpersonnelles. Ces brèves interruptions peuvent être observées dans les relations parents-enfants. Or, de nombreuses études ont mis en évidence la contribution des interactions coordonnées entre parents et enfants pour soutenir le développement des enfants, notamment la formation de l'attachement et la régulation des émotions. Des recherches récentes font état de plusieurs préoccupations concernant les effets de la technoférence parentale sur le développement socio-affectif des enfants. Néanmoins, ces études portent sur des enfants d'âge scolaire et n'utilisent que des mesures quantitatives. De plus, il devient de plus en plus important de comprendre les facteurs qui favorisent la présence de la technoférence parentale. La présente étude vise à examiner les liens entre la technoférence des parents, leur niveau de stress et la représentation qu'ils ont de leur enfant. Elle examine également les liens entre la technoférence et le comportement socio-émotionnel du jeune enfant. L'échantillon était composé de 66 parents français (9 hommes ; 57 femmes) d'enfants âgés de 1 à 3 ans (35 hommes ; 31 femmes). Les parents ont répondu à des questionnaires sur la technoférence, leur stress, ainsi que sur le comportement socio-émotionnel de leur enfant. Nous avons également réalisé un entretien sur la représentation de leur enfant, et le comportement d'attachement de l'enfant a été évalué à l'aide d'un Q-sort. Les principaux résultats montrent que plus le parent manifeste des symptômes de stress, plus la technoférence est présente dans la relation parent-enfant. Une moindre acceptation du parent dans sa représentation de son enfant est également liée à une plus grande technoférence. La présence de la technoférence parentale est associée à des problèmes de comportement socio-émotionnel de l'enfant. Enfin, plus la technoférence est présente, moins le comportement d'attachement de l'enfant est sécurisé.

Amandine Kervella
(chercheuse en sciences de l'information et de la communication à l'ENPJJ, laboratoire GERiiCO).

A partir de plusieurs recherches de terrain qualitatives menées auprès d'enseignant.es du second degré, d'éducateurs.trices de protection judiciaire de la jeunesse et d'animateurs.trices socio-culturel.les, cette communication se demandera quelles sont les représentations que les professionnel.les de l'éducation ont du rapport des jeunes aux écrans. Quels sont les cadres à travers lesquels ils appréhendent les usages juvéniles du numérique ? Quels liens avec leurs propres usages ? De quelle manière ces représentations influent-elles sur leurs pratiques en matière d'éducation aux médias et à l'information ?

Marion Duthoit (Université de Lille ; Laboratoire PSITEC)

Les personnes présentant une déficience intellectuelle sont aujourd’hui des internautes fréquents qui utilisent les outils numériques à des fins sociales et récréatives. De fait, les médias sociaux offrent des opportunités d’inclusion, de normalisation, de participation sociale, d’expression et de choix. Toutefois, l’utilisation des médias sociaux comprend également des risques comme la cyberintimidation ou l’exposition à du contenu inapproprié, notamment pour ces internautes perçus comme plus vulnérables.
Dans cette perspective, nous avons réalisé une revue systématique dont l’objectif était de synthétiser et d’analyser les données de la littérature scientifique sur les risques et les avantages de l’usage des médias sociaux par les personnes présentant une déficience intellectuelle. Une recherche sur les bases de données scientifiques a fait ressortir 652 résumés d’articles en lien avec notre sujet d’intérêt. Plusieurs critères prédéfinis nous ont amené à retenir 16 études sur les 652 articles publiés. L’évaluation d’une seconde juge a été sollicitée à plusieurs étapes de la sélection.
La synthèse des études sélectionnées décrit plusieurs thématiques à savoir : l’utilisation qui est faite des médias sociaux, les risques, les obstacles et les opportunités en ligne. Les attitudes des proches sont aussi évoquées, soulignant l’importance de ces outils pour le développement des relations sociales, bien que les médias sociaux ne permettent pas de répondre à l’ensemble des attentes des internautes. Le soutien apparaît comme une condition sine qua non à l’utilisation de certains médias sociaux complexes.
À ce jour, la synthèse des données montre un réel intérêt pour la question de l’accompagnement de l’utilisation des médias sociaux par les proches et une motivation pour l’apprentissage et le développement de nouvelles compétences de la part des internautes ayant une déficience intellectuelle. La formation de l’ensemble des acteurs apparaît comme nécessaire et implique de poursuivre les recherches sur l’impact de facteurs individuels, sociaux et émotionnels en lien avec l’usage qui est fait des médias sociaux.